Notre ambition

Le Réseau des Quartiers en Transitions vise à renforcer le pouvoir d'agir citoyens et activer collectivement les leviers nécessaires aux transitions écologiques, sociales et économiques des quartiers. 

Fondée en 2021, l’association déploie depuis sa création une méthode participative Quartiers en Transitions (ou ‘QeT’) au sein de quartiers. 

L’ADN de l’association repose sur le constat qui a donné naissance à la Convention Citoyenne sur le Climat : renouveler les processus démocratiques habituels en amplifiant la collaboration citoyenne est essentielle pour penser des transitions à la fois justes (et socialement acceptables) et ambitieuses (donc répondant réellement aux objectifs climatiques des accords internationaux). 

Qui sommes-nous ? 

Nous sommes ingénieurs, designers, urbanistes, architectes, philosophes, science-politistes, citoyens engagés ... et nous jouons un rôle de tiers de confiance pour relier les acteurs et permettre le pas de côté nécessaire pour décloisonner les savoirs, favoriser le dialogue environnemental, le travail collectif et la coopération. C'est au travers de la méthode QeT que nous cultivons une approche transverse et pluridisciplinaire des transitions locales. En janvier 2024, l'association comprend une vingtaine de membres actifs. 

Nos partis pris 

Le changement climatique est un sujet d’intérêt général qui vient directement ou indirectement affecter nos modes de vie (pas les transformations qu’il requiert et par les changements dans notre relation à l’environnement qu’il induit). Il prend de plus en plus de place dans l’espace médiatique et occupe désormais la première place dans les préoccupations environnementales des français. ( En 2020, 34% des français le considèrent comme le problème environnemental principal, loin devant le deuxième du classement, à savoir la dégradation de la faune et de la flore, à 21%. Voir “ La conversion écologique des Français”, Philippe Coulangeon et Al, Edition PUF)

Bien que les responsabilités soient nécessairement partagées pour atteindre l’objectif 2050 d’une empreinte carbone individuelle de 2 tonnes, la société civile se sait concernée mais peine à peser réellement sur les grandes décisions, faute de modalités d’action accessibles au plus grand nombre.

Notre premier constat est que la question climatique est un sujet mobilisateur, propice à la mise en place de démarches participatives, car:

- les enjeux environnementaux sont aujourd’hui partagés très largement dans la population ( et ce quel que soit la CSP, l’âge, le niveau d’étude, le lieu de vie. Voici à cet effet, l’étude SVEN, Styles de vie et Environnement, de 2017, Ivalo Petev et Al)
- parce la dynamique médiatique/populaire est très forte, l’enjeu climat occupant une place de plus en plus centrale parmi les enjeux environnementaux. (En 2011, seuls 16% des français considéraient l’enjeu climat comme l’enjeu environnemental le plus préoccupant, contre 34% en 2020. Voir “La conversion écologique des Français”, Philippe Coulangeon et Al, Edition PUF)

En retour, la démocratie participative paraît essentielle pour que les changements nécessités par les politiques de réduction d’émission des GES soient acceptés. C’était l’une des raisons d’être de la Convention Citoyenne sur le Climat, qui a démontré que des citoyens tirés au sort, disposant des connaissances scientifiques nécessaires à la compréhension des enjeux, sont prompts à prendre des décisions ambitieuses, allant souvent à l’encontre de libertés individuelles tout en s’inscrivant dans une transition juste socialement.

Notre deuxième constat, complémentaire du premier, est donc que les transitions nécessaires pour répondre à l’enjeu climatique, ont besoin d’être soutenues voire définies en partie par la société civile.

Il importe donc de permettre au plus grand nombre de participer à cette définition. Toutefois, freinés par le manque de place et d’ampleur donnée actuellement à la participation citoyenne (et peu habitués “culturellement” à une telle participation) et souvent contraints par d’autres enjeux du quotidien, les citoyens peinent à faire valoir leurs voix. Ce constat appelle selon nous à revisiter et à faire évoluer l’exercice démocratique de coutume aujourd’hui, en complétant notamment l’approche descendante habituelle avec une approche ascendante. 

Une étude du cabinet de conseil Carbone 4, datée de 2019, indique que, dans une perspective de réduction de 80% de l’empreinte carbone par habitant, on peut attendre une réduction de 20% par des changements de comportement purement individuels (sauf à requérir un héroïsme de chacune et chacun, sur lequel il est périlleux de parier), les 60% restants étant alors de responsabilité collective.

Le quartier, première échelle de vie collective (au-delà du ménage), apparaît alors comme une échelle intermédiaire entre l'échelle individuelle, dont les leviers d'actions sont trop limités, et l'échelle des grandes structures (Etats et grandes entreprises), sur lesquelles il est difficile d'agir pour un citoyen ou une citoyenne.

Comparativement aux autres échelles locales (agglomération/communauté de communes/grande commune), le quartier présente de multiples avantages :

- c’est une échelle de vie quotidienne, dans laquelle se déploient des usages pour chacun des grands secteurs d’impact sur le climat (mobilité, alimentation, logement, achats);

- les citoyens sont de fins connaisseurs du quartier (connaissance des infrastructures et services, des acteurs locaux, de la sociologie du quartier et des problématiques d’usages).  Il est non seulement pertinent de solliciter leur expertise d’usage, mais il est également plus facile de saisir, sous leur prisme, la manière dont les crises environnementales, sociales et économiques s'incarnent à cette échelle.

- elle permet de penser des réponses collectives, adaptées au cadre et contexte local, tout en améliorant la qualité de vie.

- enfin, la mise en œuvre de ces réponses à cette échelle a, en retour, un impact direct sur le quotidien des citoyens ce qui donne confiance et peut créer un cercle vertueux d’engagement.

Quelles solutions s’offrent aujourd’hui à une citoyenne ou citoyen souhaitant participer activement aux transitions pour répondre à l’enjeu climatique.

L’engagement en politique ? Il nécessite des capitaux culturel, social et économique importants et n’est clairement pas à la portée de tout un chacun.

S’engager dans une association ? Cette solution nécessite d’y accorder beaucoup de temps, surtout si on souhaite avoir un réel apport personnel aux projets de l’association.

Participer à un budget participatif pour porter un projet local : comme pour l’engagement politique, un tel processus, bien que théoriquement ouvert à toutes et tous, est surtout utilisé par des publics favorisés (CSP+) ou à la retraite. Sa capacité à engager un public large est souvent remise en cause.

D’autres solutions butent sur un plafond de verre : c’est le cas des changements individuels (les “petits gestes du quotidien”), qui bien qu’importants, ne suffisent pas à eux seuls, et peuvent même s’avérer frustrants s’ils ne sont pas accompagnés de changements collectifs.

Il est par conséquent souhaitable, voire nécessaire, d’offrir des moyens de participation quotidiens/réguliers, pérennes, accessibles, de proximité, à des horaires adaptées aux contraintes des citoyens, et ouverts, qui permettent un engagement large et une réelle appropriation du sujet climat par le grand public.

Petite histoire du Réseau des Quartiers en Transitions

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